Le diabète, une maladie encore mal connue
Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (encore appelé glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie.
Les aliments sont composés de lipides (graisses), protéines (protéines animales ou végétales) et glucides (sucres, féculents). Ce sont eux qui fournissent l’essentiel de l’énergie dont a besoin le corps pour fonctionner. Ils passent dans l’intestin puis rejoignent la circulation sanguine.
Quand on mange, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose. Le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie. Les cellules bêta du pancréas, regroupées en amas appelés îlots de Langerhans, sécrètent de l’insuline. L'insuline fonctionne comme une clé, elle permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme : dans les muscles, dans les tissus adipeux et dans le foie où il va pouvoir être transformé et stocké. Le glucose diminue alors dans le sang.
Une autre hormone, le glucagon, permet de libérer le glucose stocké dans le foie, en dehors des repas, lors d’une baisse énergétique ou d’une baisse de glycémie.
C’est l’équilibre de ces hormones qui permet de maintenir la glycémie stable dans le corps. En cas de diabète, ce système de régulation ne fonctionne pas.
Pour savoir si une personne est diabétique, un dosage de la glycémie est pratiqué en laboratoire d'analyses médicales. Un diabète est avéré lorsque la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1,26 grammes par litre à deux reprises ou égale ou supérieure à 2 grammes par litres à n’importe quel moment de la journée.
5 millions de personnes sont mortes des suites du diabète en 2015. 1 personne meurt du diabète toutes les 6 secondes dans le monde, soit plus que le sida et la tuberculose.
I – Le diabète de type 1
Le diabète de type 1, appelé autrefois Diabète InsulinoDépendant (DID), est habituellement découvert chez les personnes jeunes comme les enfants, les adolescents et les jeunes adultes.
Ce diabète est une maladie auto-immune qui résulte de la disparition des cellules Bêta du pancréas entraînant une carence totale en insuline.
L’organisme ne reconnaît plus ces cellules Bêta et les détruit grâce à des anticorps et à des cellules de l’immunité, les lymphocytes, fabriquées par l’organisme. Le glucose ne pouvant entrer dans les cellules retourne dans le sang. Le taux de glucose dans le sang s’élève alors.
Il existe une prédisposition génétique mais les autres causes du diabète de type 1 ne sont pas encore connus.
Face à ce type de diabète, il n’existe qu’un traitement : l’apport d’insuline. Deux solutions sont possibles :
- Injections d’insuline avec une seringue ou un stylo ;
- Traitement par pompe à insuline, un appareil portable ou implantable destiné à administrer l’insuline en continu.
II – Le diabète de type 2
Le diabète de type 2, appelé autrefois Diabète Non InsulinoDépendant (DNID), apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans. Cependant les premiers cas d’adolescents et d’adultes jeunes touchés apparaissent en France.
Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des personnes génétiquement prédisposées. Sournois et indolore, le développement du diabète de type 2 peut passer longtemps inaperçu. On estime qu’il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic.
Deux anomalies peuvent être responsables de ce diabète :
- Le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais pas assez par rapport à la glycémie : c’est l’insulinopénie ;
- L’insuline agit mal, on parle alors d’insulinorésistance.
L'insuline ne peut alors plus réguler la glycémie et cette résistance épuise progressivement le pancréas qui finit par ne plus assurer une production suffisante d'insuline. Ces deux mécanismes font que le glucose ne pénètre pas dans les cellules du corps et reste dans la circulation sanguine. Le taux de glucose dans le sang n’est plus régulé par l’insuline.
Dans un premier temps, le diabète de type 2 est traité par des mesures hygiéno-diététiques, puis on a rapidement recours à des traitements antidiabétiques oraux et/ou injectables dont l’efficacité n’est optimale que s’ils sont associés à une alimentation équilibrée et à une activité physique régulière.
Le diabète de type 2 étant une maladie évolutive, après l’augmentation progressive des antidiabétiques (escalade thérapeutique), des injections d’insuline seront proposées en complément au patient lorsque la carence en insuline sera trop importante.
III – Le diabète gestationnel
Selon la définition de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.
Sous le terme de diabète gestationnel, on regroupe deux populations différentes :
- les femmes qui ont un diabète méconnu et que la grossesse va révéler ;
- les femmes qui développent un diabète uniquement à l’occasion de la grossesse, trouble qui disparaît le plus souvent après la grossesse.
Ce type de diabète a des risques tant pour l’enfant que pour la mère.
L’enfant risque d’avoir un poids à la naissance supérieur à 4 kg (macrosomie), pouvant entraîner un accouchement difficile. La dystocie des épaules (difficultés de l'accouchement liées au bassin osseux maternel) peut engager le pronostic vital de l’enfant. D’autres complications pour l’enfant sont possibles :
- détresse respiratoire ;
- hypoglycémie néonatale ;
- risque de développer plus tard un diabète de type 2 ;
La mère, elle, risque une pré-éclampsie, ou toxémie gravidique (hypertension artérielle gravidique (HTA)), pouvant associer prise de poids, œdèmes et hypertension artérielle. Elle risque aussi :
- un accouchement par césarienne ;
- de développer un diabète de type 2 après la grossesse (7 fois plus que sans diabète gestationnel) ;
- un accouchement prématuré
Pour remédier au diabète gestationnel, il faut appliquer l’autosurveillance glycémique, avoir une prise en charge diététique et pratiquer une activité physique régulière. Le traitement par insuline est réservé aux femmes pour qui les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas pour atteindre l’équilibre glycémique.
IV – Les complications
Le diabète peut avoir de nombreuses complications :
- la neuropathie qui est une atteinte des nerfs ;
- les complications cardiovasculaires qui correspondent à des troubles cardiaques, vasculaires ou artériels ;
- la rétinopathie et les maladies des yeux qui peuvent atteindre la cécité (aveugle) ;
- les fourmillements et les douleurs dans les mains peuvent être aggraver par le diabète. Ce dernier peut aussi être à l’origine de ces complications ;
- les complications au niveau des pieds baissent la sensibilité des nerfs de contact et empêchent la perception des petites blessures ou des anomalies du pied (cor, fissure, mycose...) qui finissent par s'amplifier et s'infecter avec un risque d'amputation.
- la néphropathie correspond à une atteinte aux reins qui peut devenir une maladie rénale chronique ;
- les complications au niveau des dents et des gencives correspondent aux maladies buccales comme les caries dentaires et la gingivite (inflammation de la gencive) ;
- les complications sexuelles correspondent à des maladies et à des troubles sexuels comme les infections, la sécheresse vaginale, la dysfonction érectile et la baisse de la libido ;
- les complications sur le sommeil correspondent à des troubles du sommeil tels que l’insomnie et l’hypersomnie ;
- le Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS) correspond à des arrêts répétés de la respiration pendant le sommeil.
V - Conclusion
Les deux principaux types de diabète sont des maladies différentes mais caractérisées par un excès de sucre dans le sang et doivent être prises au sérieux et traitées efficacement. Il n’y a pas de « petits diabètes » ou de diabètes plus graves que d’autres.
Malgré la recherche médicale qui avance tous les jours, le diabète reste une maladie qui se soigne très bien mais qui ne se guérit pas. Il faut donc, toute sa vie, se surveiller, garder de bonnes habitudes alimentaires, pratiquer une activité physique et prendre régulièrement son traitement. Un diabétique peut donc être un malade en bonne santé.
Source :
https://www.federationdesdiabetiques.org/